L’écriture inclusive : comment inclure sans sacrifier l’élégance de notre belle langue française ?

Vous avez déjà entendu parler de l’écriture inclusive, n’est-ce pas ? Du point médian (·) à l’utilisation du pronom « iel » en passant par l’intitulé « h/f/x » dans une offre d’emploi… Mais comment y recourir tout en préservant notre belle langue française ? Voici quelques conseils pour y parvenir.


1. Utilisez des expressions qui incluent tout le monde

Il est parfois difficile de tourner certaines phrases de manière inclusive. Heureusement, il existe de nombreuses solutions pour contourner le problème. Vous avez quelques idées en tête ? Pensez, par exemple, à l’utilisation des noms collectifs, qui incluent les deux genres. Prenons le cas suivant :

Le parking est réservé aux clients du restaurant.

Le mot « clients » étant masculin, nous pouvons dans ce cas opter pour un terme plus inclusif afin d’inclure également les femmes dans cette phrase. Nous pourrions par exemple dire :

Le parking est réservé à la clientèle du restaurant.

Le terme collectif « clientèle » inclut autant les femmes que les hommes, ce qui constitue une bonne solution. Cette phrase est à la fois élégante et inclusive, que demander de plus ? Mais attention : assurez-vous que l’emploi d’un nom collectif ne nuise pas à la compréhension du texte. L’essence du texte et son message doivent absolument être conservés !

2. Favorisez les tournures épicènes

Les formules épicènes ont la même forme pour les deux genres, comme le terme « responsable » qui s’adresse pareillement aux deux sexes. Dans le contexte de l’écriture inclusive, elles constituent donc un allié de poids. Considérez l’exemple suivant :

Les chercheurs se sont réunis pour analyser cette expérience.

Le terme « chercheurs » est masculin, alors qu’il pourrait également inclure des femmes. En lisant cette phrase, on pourrait immédiatement penser que les chercheurs en question sont uniquement des hommes. Pour résoudre ce problème linguistique, vous pouvez aussi utiliser une tournure épicène :

Les scientifiques se sont réunis pour analyser cette expérience.

Le terme « scientifiques » permet d’écrire une phrase bien plus inclusive. Comme l’indique l’Office québécois de la langue française, un texte épicène permet de mettre en évidence de façon équitable la présence des femmes et des hommes. Voilà un autre très bon moyen d’inclure !

3. Recourez à des phrases et formules neutres

Les formules neutres ne précisent pas le genre des personnes dont vous parlez. Elles apportent plus de concision au texte que les tournures qui comprennent à la fois la forme féminine et la forme masculine. Voici un autre cas intéressant que nous pouvons analyser :

Je suis intéressé(e).

L’ajout des parenthèses alourdit le texte, son élégance et sa lisibilité. Nous allons donc opter pour une autre solution inclusive et choisir une tournure neutre. Voici plusieurs possibilités :

Je souhaite en savoir plus/Je veux en savoir plus/Envie d’en savoir plus ?

Si vous souhaitez aller plus loin, découvrez cette excellente brochure « Inclure sans exclure », publiée par la Direction de la langue française. Attention : les formulations neutres sont parfois dotées d’un sens plus général. Dans ce cas, il faut également s’assurer que la compréhension du message soit conservée pour ne pas dépersonnaliser le texte.

Bonus : Utilisez Antidote, l’excellent outil de l’entreprise canadienne Druide Informatique ! Il est doté d’un filtre « inclusivité » qui détecte les passages non inclusifs dans vos textes.

On conclut donc qu’il est possible d’écrire de manière inclusive et élégante. La clé est de bien cerner le message de l’auteur et de le reformuler aussi clairement que possible en appliquant les règles d’inclusivité. Parce qu’écrire de manière inclusive commence par concevoir clairement le message pour pouvoir prendre le recul nécessaire à la reformulation.

4. Note culturelle

Bien que l’écriture inclusive soit au centre des attentions chez nous comme chez nos voisins du Nord, nous n’entendons pas la même chose quand nous abordons ce sujet. En effet, en français, nous parlons plutôt d’inclusion du genre, tandis qu’en néerlandais, nous parlons d’inclusion sociale (niveau de compréhension de la langue). Voici un lien intéressant qui permet d’évaluer le niveau des textes en néerlandais : https://www.accessibility.nl/tools/leesniveau.


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